lundi

AEROSMITH: QUAND LES DIEUX PRECHENT A BERCY

La voix du Très Grand a parlé. Le 29 juin dernier, Aerosmith nous fait l'honneur de fouler la scène de Bercy dans un concert d'une qualité exceptionnelle. En même temps, qu'attendre de moins du groupe qui fait trembler les foules depuis 40 ans. Steven Tyler n'a rien perdu de sa voix et nous impressionne toujours lorsqu'il part dans les aigus ou produit des sons... étranges. Joe Perry, manie parfaitement le manche. On se fait surtout plaisir grâce à la set list qui comprend la plupart des incontournables: Eat the Rich, Love in an elevator, What it takes, Crying... Quelques hics quand même à noter: premièrement, l'ingénieur son a dû avaler trop de bière avant le concert et est à l'origine de quelques couacs désagréables. Ensuite, la relation Joe Perry- Steven Tyler, à l'evidence tendue, même pendant le concert. En effet, le guitariste avait l'ait plutôt réfractaire aux demandes d'échange et de contact de son chanteur: tête tournée dès qu'il arrive ou fuite vers le devant de la scène alors que Tyler prend son épaule. Enfin, pour tous ceux qui avaient déjà eu la chance de croiser les monstres du Rock en 2007, il est difficile de ne pas se souvenir que Tyler était tout de même plus "actif". Cette fois, les traversées de scènes folles, sauts et autres pas de dance improvisés se sont faits relativement rares. Mais il a une excuse, il faut quand même rappeler que l'homme a 62 ans. Malgré ces quelques défauts, le concert reste magique. Un show que l'on regarde avec ses yeux d'enfant qui brillent et s'embuent à la vue de ses idoles.

jeudi

SLASH ENFLAMME LE BATACLAN

Il est venu, il a vu, il a vaincu. Slash, pour son passage à Paris, nous a offert une leçon de Rock n' Roll magistrale. A peine arrivé sur scène, coiffé de son traditionnel haut-de-forme et de ses lunettes, il lâche les premières notes promettant une soirée magique. D'autant qu'on attendait vraiment ce concert solo après les sets écourtés du Hellfest et de la première partie d'ACDC. Avec deux heures de concert, Slash a pu tout donner: les classiques des Guns n' Roses (Sweet Child O' Mine, Paradise City, Rocket Queen, Civil War...), mais aussi des anciens morceaux des Slash Snakepit et de Velvet Revolver. Malgré la tournée solo, les chansons de son nouvel album sont en minorité. C'est pourtant un nouveau Slash que l'on voit sur scène: souriant, à l'aise, prenant autant de place que son chanteur et communiquant avec son public. Bref, bien loin de l'image du guitariste qui reste dans l'ombre d'Axl Rose pour ne pas le fâcher. Mention spéciale d'ailleurs pour le chanteur, Myles Kennedy (ancien du groupe Alter Bridge) qui a su chanter dans tous les registres atteignant des aigus impensables sur les morceaux des Guns et restant plus modéré sur celles anciennement interprétées par Scott Weiland. A eux deux, ils ont littéralement fait exploser la température dans le Bataclan. A la fin du show, Slash prend le micro et promet de revenir fouler les scènes parisiennes avant de retrouver sa femme et ses enfants qui l'attendent. Message compris par les fans. Ils sortent épuisés et dégoulinant de sueur mais entre eux parlent déjà du prochain concert. Alors à bientôt Slash, on t'attend de pieds ferme.

mardi

GARY MOORE: CLOSE AS YOU GET

Bluesman irlandais émérite à la carrière exemplaire, Gary Moore nous revient ici avec un grand disque. Toujours armé de sa fidèle Les Paul, le guitariste chanteur nous propose un album d’une sensibilité incroyable. Entre rocks énergiques qui vous feront à coup sûr taper du pied et blues langoureux, morceaux originaux et reprises s’enchaînent à merveille ! Gary en profite pour nous rappeler qu’il est un musicien hors pair. Chaque note est un frisson et n’ayons pas peur des mots, l’expression « faire pleurer sa guitare » prend ici tout son sens.

DREAM THEATER: SYSTEMATIC CHAOS

Les rois du heavy progressif sont de retour ! Deux ans après Octavarium qui avait célébré les 20 ans du groupe, le petit dernier, Systematic Chaos, n’a rien à envier à ses illustres prédécesseurs. Tout d’abord, on retrouve dès le premier morceau la patte Dream Theater alliant dans une parfaite osmose technique et mélodie. Cette dualité se retrouve par ailleurs tout au long de l’album : Ombre et lumière, espoir et fatalité, joie et mélancolie… s’unissent durant plus de 75 minutes d’une intensité rare. Le plus marquant reste justement cette maîtrise presque insolente qui nous entraîne dans un voyage atmosphérique digne du meilleur de Pink Floyd. La diversité des compositions permet aussi au néophyte comme à l’auditeur averti de s’y retrouver. L’aspect technique est toujours présent mais il ne nuit pas à la qualité des compositions. Au contraire, il les magnifie : riffs entêtants alternent avec des accalmies où guitare et claviers charment l’oreille. Alors bien évidemment, Mike Portnoy (batterie) et John Petrucci (guitare) s’en donnent à cœur joie mais en évitant de tomber dans la démonstration pure. Les deux compères ont également écrit des textes magnifiques, profonds, réfléchis auxquels James Labrie donne toute leur dimension. Le gaillard module sa voix et nous prouve une nouvelle fois qu’il est un grand chanteur, capable d’exceller dans tous les registres. Dream Theater a réalisé avec Systematic Chaos un de ces meilleurs disques, peut-être le plus abouti de sa carrière. Rendez-vous est d’ores et déjà pris en fin d’année pour la tournée française. Bienvenue au Théâtre du Rêve…

UN DEUXIEME ALBUM POUR VELVET REVOLVER

3 ans, c’est le temps qu’il aura fallu attendre pour découvrir le nouvel album de Velvet Revolver. Formé autour de musiciens issus de groupes aussi prestigieux que Guns n’ Roses, Stone Temple Pilots ou Infectious Grooves,les amateurs de rock attendaient au tournant cette formation prometteuse ! Contraband sort en 2004 et la désillusion est bien là : Production brouillon, compositions fades, chant monotone… on s’attendait tout de même à beaucoup mieux de la part d’une telle dreamteam. Le groupe ne lâche néanmoins pas l’affaire et compte bien prouver au public qu’il n’a pas dit son dernier mot. Libertad… parce que nos 5 zicos ont enfin réussi à faire abstraction de leur prestigieux passé pour créer leur propre identité. Cette fois le pari est réussi ! A la première écoute, on constate rapidement que la production est beaucoup plus léchée de façon à rendre justice au travail de composition et d’interprétation de chaque musicien : Les guitares s’enchevêtrent, se complètent et se taquinent sans jamais se marcher sur les pieds. Slash est en forme et nous propose des soli bien sentis, bourrés de feeling, soutenus par la finesse et l’inventivité « riffthmique » de Dave Kushner. Duff joue des lignes de basse simples mais subtiles et Matt Sorum est d’une précision diabolique ! Quant à Scott Weiland qui était la principale faiblesse de Contraband, il est ici en parfaite osmose avec ses comparses. La machine parfaitement huilée fonctionne alors à merveille et nous délivre un rock énergique agrémenté de quelques ballades permettant de reprendre son souffle. Libertad est donc un album solide, mature, joué par des musiciens sans complexes ne cherchant pas à se reposer sur leurs acquis mais qui ont envie d’aller de l’avant.

MÖTLEY CRÜE: SAINTS OF L.A

  Mötley Crüe donnent l'impression qu'ils s'éclatent sur leurs albums? Là ils nous éclatent! Jolis soli sur des riffs soit puissants soit accrocheurs, soit les deux. Les refrains sont souvent repris en choeur ce qui donne cette impression ludique. Cet album est plein d'énergie sans pour autant être agressif. Un disque définitivement entraînant.